Pourquoi je n'irai jamais aux Maldives

Bonjour !


Si tu es en train de lire ceci, c'est que le titre t'as intéressé et que tu dis "mais qu'est-ce qu'elle raconte celle la?". Et bien continues de lire et tu en sauras un peu plus !


Il n'y a pas si longtemps, les Maldives se trouvaient sur ma liste des pays à voir avant de mourir mais très récemment, une conversation avec des amis m'a poussé à m'informer un peu plus sur cette carte postale que l'on voit partout sur les réseaux sociaux.


Source : Fotolia

C'est beau n'est-ce pas ? Et bien c'est tout a fait normal car le touriste doit voir les Maldives comme un lieu de paradis. Le tourisme constitue une des principales ressources financières des Maldives alors autant vous dire qu'ils vont pas nous montrer l'envers du décor !

Source : Roberto Schmidt, ADP
C'est ça l'envers du décor, un fort niveau de pollution. L'île de Thilafushi qui se trouve à une demi-heure de la capitale, est une véritable décharge à ciel ouvert. Les employés (principalement des immigrés du Bangladesh) brûlent des tonnes de déchets par jour sans équipement de sécurité et sont exposés à ces fumés toxiques. Autrefois, les employés faisaient le tri entre le papier du carton, les déchets électroniques... mais l'entreprise n'a plus les moyens alors outre les bouteilles en plastiques, les moteurs a essence, les métaux qui sont envoyés en Inde, tout le reste est brûlé.
Certains composants de déchets menacent l'écosystème environnant. L'océan est pollué et les coraux sont menacés. Ceci s'ajoute à la montée des eaux due au réchauffement climatique. Les autorités assurent qu'elle vont arrêter de brûler les déchets et qu'un opérateur privé va construire un incinérateur...

Il faut savoir que le gouvernement des Maldives fait tout pour que les touristes restent dans la partie paradisiaque et qu'ils ne rentrent jamais en contact avec des locaux. Il y a un réel décalage entre la situation réelle sur place et celle que l'on nous vend.
Source : Le Parisien

Politiquement déjà, c'est pas super. En 2008, Mohamed Nasheed devient président des Maldives, ancien militant des droits de l'Homme et engagé dans la sauvegarde de l'environnement. En 2012, Mohamed Nasheed est renversé par son vice-président. Ce coup d'Etat fait suite à des mutineries dans la police et l'armée. En 2013, de nouvelles élections présidentielle sont organisées mais la Cour Suprême interfère dans ces élections, c'est alors le demi-frère d'un ex dictateur qui devient président : Abdulla Yameen.
Ce nouveau président gère le pays très différemment de son prédécesseur : il fait se retirer du Commonwealth, fait embastillés ou contraindre à l'exil ses opposants. En 2018, Ibrahim Mohamed Solih devient président des Maldives.

Source: Open Minded

En plus d'une démocratie chaotique, les droits de l'Homme sont loin d'être respectés. Depuis 2014, les Maldives ont pour ligne de conduite que "le meurtre doit être puni par le meurtre" ainsi les criminels prennent la peine capitale, y compris les mineurs de plus de 7 ans. Justement pour les mineurs, l'âge de responsabilité criminelle aux Maldives est de 10 ans en général mais pour certains crimes (viol, fornication, consommation d'alcool, apostasie) l'âge est de 7 ans. Ces derniers restent dans le couloir de la mort jusqu'à leur majorité. La charia est de vigueur aux Maldives, les femmes adultères sont lapidées (même en cas de viol), les femmes ayant des relations sexuelles avant leur mariage reçoivent des coups de fouets. La liberté d'expression est bafouée car des blogueurs et des manifestants sont arrêtés. La liberté de culte n'est pas tolérée (des monuments bouddhistes saccagés, des chrétiens persécutés...). Les Maldives sont très critiqués pour leur gestion des immigrants bangladais venus y travailler. En effet, dès leur arrivé sur le territoire, leurs passeports sont confisqués bien qu'ils soient en situation régulière. Leur train de vie est parfois comparé à de l'esclavage à tel point que le département d'Etat des Etats-Unis place les Maldives sur sa liste noire en matière de traite humaine ( aux côtés de l'Afghanistan).


C'est pour toutes ses raisons que je n'irai pas aux Maldives. Comment continuer de financer un gouvernement qui condamne des mineurs et des femmes victimes de viol ? Pour certains la peine capitale ? Les droits de l'Homme ne sont pas du tout respectés aux Maldives "Tout homme naît libre et égaux" et bien pas forcément là-bas. En plus, la catastrophe écologique est bien trop importante pour rester aveugle. Le tourisme de masse en est en partie responsable...

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